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La contrainte

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Message  Admin Mar 18 Sep - 1:36

La contrainte.



La contrainte, en arabe « Al Ikrâh » (الإكراه ) est un empêchement d’apostasie, car lorsqu’une personne est contrainte à faire quelque chose : elle ne la fait pas de son plein gré ni volontairement.



Ibn Hajar Al ‘Asqalânî dit :

الإكراه هو إلزام الغير بما لا يريده. وشروط الإكراه أربعة: الأول أن يكون فاعله قادرا على إيقاع ما يهدد به والمأمور عاجزا عن الدفع لو بالفرار. الثاني أن يغلب على ظنه أنه إذا امتنع أوقع به ذلك. الثالث أن يكون ما هدده به فوريا، فلو قال إن لم تفعل كذا ضربتك غدا لا يعد مكرها ويستثنى ما إذا ذكر زمنا قريبا جدا أو جرت العادة بأنه لا يخلف الرابع أن لا يظهر من المأمور ما يدل على اختياره

« La contrainte consiste à forcer autrui à commettre ce qu’il ne veut pas faire. Elle n’est considérée que sous 4 conditions : 1) Que le contraignant soit capable d’appliquer sa menace, et que la victime soit incapable de la repousser ne fut-ce que par la fuite. 2) Qu’il soit quasiment certain qu’en cas de refus, la menace s’exécutera. 3) Que la menace soit imminente ; par contre s’il lui dit « Fait cela sinon demain je te frapperai » ce n’est pas une contrainte ; à moins que le délai soit très court ou qu’habituellement il tiendra sa promesse. 4) Que la victime ne montre aucun signe indiquant qu’il agit par choix. » [Fath Al Bârî 12/311]



La preuve que la contrainte est un empêchement d’apostasie est le verset :

« Quiconque mécroit en Allah après avoir eu la Foi, sauf celui qui y est contraint alors que son cœur est rassuré sur la Foi… » Sourate 16 verset 106.



Al Qourtoubî dit:

أجمع أهل العلم على أن من أكره على الكفر حتى خشي على نفسه القتل، أنه لا إثم عليه إن كفر وقلبه مطمئن بالايمان، ولا تبين منه زوجته ولا يحكم عليه بحكم الكفر، هذا قول مالك والكوفيين والشافعي، غير محمد بن الحسن فإنه قال: إذا أظهر الشرك كان مرتدا في الظاهر، وفيما بينه وبين الله تعالى على الاسلام، وتبين منه امرأته ولا يصلى عليه إن مات، ولا يرث أباه إن مات مسلما. وهذا قول يرده الكتاب والسنة

« Les gens de science sont unanimes que celui qui est contraint à commettre de la mécréance au point qu'il craint d'être tué pour ça: il n'encoure aucun péché s'il commet de la mécréance et que son cœur est serein sur la Foi. Il ne doit pas être séparé de sa femme et n'est pas jugé du verdict de mécréance. Ceci est l'avis de Mâlik; des gens de Koûfâ, de Châfi3î; excepté Mouhammad Ibn Al Hassan qui dit : s'il manifeste du polythéisme il devient apostat dans l'apparence, mais il est musulman entre lui et Allah, et on doit le séparer de sa femme et on ne prie pas sur lui s'il meurt et il n'hérite pas de son père si ce dernier meurt musulman. Mais cet avis est rejeté par le Coran et la Sounna. » [Tafsîr Al Qourtoubî 10/182]



Quant aux limites de la contrainte, elles n’ont pas été définies clairement ni par le Coran ni par la Sounna, ainsi sa délimitation revient à l’estimation légale des juristes et érudits de l’Islam, qui divergèrent sur cette question. Mais en général ils ne considèrent la présence de contrainte que lorsque les conditions suivantes sont réunies :


1) Que la menace du contraignant soit une chose qu’il est impossible pour le contraint de supporter, comme la torture et la douleur sévère comme la mutilation des membres, les brûlures avec du feu, ou la mort etc.



2) Que le contraignant soit capable d’exécuter sa menace.



3) Que le contraint soit incapable d’écarter la menace, même par la fuite.



4) Que le contraint pense réellement que la menace va lui être appliquée s’il refuse.



5) Que le contraint ne montre aucun signe de persistance, en disant ou faisant plus que ce qu’on lui a demandé de faire pour éviter la menace.



6) Que le contraint remanifeste son Islam dès que la contrainte est levée



Aboû Al Hassan ‘Alî Al Khâzin[1] a dit :

قال العلماء : يجب أن يكون الإكراه الذي يجوز له أن يتلفظ معه بكلمة الكفر أن يعذب بعذاب لا طاقة له به ، مثل التخويف بالقتل والضرب الشديد والإيلامات القوية ، مثل التحريق بالنار ونحوه

« Les savants ont dit : il faut que la contrainte sous laquelle il est permis de tenir des propos de mécréance soit une torture que la victime est incapable de supporter ; comme la menace de mort ou alors se faire frapper très violement ou le fait de subir d’atroces souffrances comme le fait d’être brûler vif ou quelque chose comme ça. » [Tafsîr Al Khâzin 4/213]



Chawkânî[2] dit:

وذهب الحسن البصري ، والأوزاعي ، والشافعي ، وسحنون إلى أن هذه الرخصة المذكورة في هذه الآية إنما جاءت في القول . وأما في الفعل فلا رخصة ، مثل أن يكره على السجود لغير الله ، ويدفعه ظاهر الآية ، فإنها عامة فيمن أكره من غير فرق بين القول والفعل ، ولا دليل لهؤلاء القاصرين للآية على القول ، وخصوص السبب ، لا اعتبار به مع عموم اللفظ كما تقرر في علم الأصول .

« Hassan Al Baçri ainsi que Al Awzâ3î, Châfi3î et Sihnoûn sont d'avis que cette dispense mentionnée dans ce verset n'est accordée que pour les paroles de mécréance mais pas pour les actes comme si on le contraint à se prosterner pour un autre qu'Allah. Mais cet avis est rejeté par le sens apparent du verset car il est général pour quiconque est contraint sans qu'il n'y soit noté une différence entre la parole et l'acte. Et ceux-là qui délimitent [la dispense aux paroles sans les actes] n'ont aucune preuve légale de leur avis. Or la cause de révélation n'est pas prise en compte lorsque les termes sont généraux; comme cela est défini dans la science des principes du droit. » [Fath Al Qadîr 3/282]



Al Qourtoubî a dit:

واختلف العلماء في حد الإكراه فروي عن عمر بن الخطاب رضي الله عنه أنه قال: ليس الرجل آمن على نفسه إذا أخفته أو أوثقته أو ضربته وقال ابن مسعود : ما كلام يدرأ عني سوطين إلا كنت متكلما به وقال الحسن : التقية جائزة للمؤمن إلى يوم القيامة إلا أن الله تبارك وتعالى ليس يجعل في القتل تقية وقال النخعي : القيد إكراه والسجن إكراه وهذا قول مالك إلا أنه قال : والوعيد المخوف إكراه وإن لم يقع إذا تحقق ظلم ذلك المتعدي وإنفاذه لما يتوعد به وليس عند مالك وأصحابه في الضرب والسجن توقيت إنما هو ما كان يؤلم من الضرب وما كان من سجن يدخل منه الضيق على المكره وإكراه السلطان وغيره عند مالك إكراه

« Les savants ont divergé quant aux limites de la contrainte: 'Omar Ibn Al Khattâb qu'Allah l'agrée a dit "Un homme n'est plus en sécurité pour sa vie lorsqu'il est menacé [de mort ou de torture] ou ligoté ou tabassé. Ibn Mas3oûd disait "Il n'y a pas une parole qui me protège des coups de bâton sans que je ne la prononce." Et Al Hassan [Al Basrî] disait "Se protéger des mécréants est licite jusqu'au jour du jugement pour tout croyant. Mais Allah n'a pas mis de protection dans le meurtre [d'un musulman]." Et Al Nakha3î disait "Être enchaîné est une contrainte, être emprisonné est une contrainte." Et ceci est l'avis de Mâlik sauf que celui-ci dit: "la menace terrifiante est une contrainte même si elle n'est pas encore exécutée dans la mesure où il est certain que le contraignant applique ses menaces." Et Mâlik et ses disciples n'ont pas défini de durée spécifique à l'emprisonnement ou la bastonnade; mais c'est uniquement les coups douloureux ainsi que la prison qui cause de la peine à la victime de la contrainte. Et la contrainte qu'inflige le Sultan est selon Mâlik une contrainte [prise en compte]. » [Tafsîr Al Qourtoubî 10/190]



Et Aboû Bakr Ibn Al ‘Arabî[3] dit :

وَقَدْ اخْتَلَفَ النَّاسُ فِي التَّهْدِيدِ ، هَلْ هُوَ إكْرَاهٌ أَمْ لَا ؟ وَالصَّحِيحُ أَنَّهُ إكْرَاهٌ ؛ فَإِنَّ الْقَادِرَ الظَّالِمَ إذَا قَالَ لِرَجُلٍ : إنْ لَمْ تَفْعَلْ كَذَا وَإِلَّا قَتَلْتُك ، أَوْ ضَرَبْتُك ، أَوْ أَخَذْت مَالَك ، أَوْ سَجَنْتُك ، وَلَمْ يَكُنْ لَهُ مَنْ يَحْمِيهِ إلَّا اللَّهَ ، فَلَهُ أَنْ يُقْدِمَ عَلَى الْفِعْلِ ، وَيُسْقِطَ عَنْهُ الْإِثْمَ فِي الْجُمْلَةِ إلَّا فِي الْقَتْلِ

« Et les gens divergèrent sur la question de la menace, est-elle une contrainte ou non ? L’avis correct est que c’est une contrainte, si l’oppresseur est capable d’appliquer sa menace et dit à un homme : « fais ça sinon je te tue, ou je te frappe, ou je prends tes biens, ou je t’emprisonne » et que personne n’est la pour le protéger si ce n’est Allah, alors dans ce cas il a le droit de le faire, et il n’a pas de péchés pour ça en général, sauf en ce qui concerne le meurtre… » [Ahkâm Al Qour’ân 3/160]



Les savants divergèrent également : est-il permis de prononcer de la mécréance nette et claire sous la contrainte ? Ou bien est-on obligé de jouer avec les mots et de dire des propos à double sens ?



Les Malékites sont en général d’avis que seul les jeux de mot sont permis : Al Qâdhî Aboû Bakr Ibn Al ‘Arabî a dit :

وَأَمَّا الْكُفْرُ بِاَللَّهِ فَذَلِكَ جَائِزٌ لَهُ بِغَيْرِ خِلَافٍ عَلَى شَرْطِ أَنْ يَلْفِظَ بِلِسَانِهِ ، وَقَلْبُهُ مُنْشَرِحٌ بِالْإِيمَانِ ، فَإِنْ سَاعَدَ قَلْبُهُ فِي الْكُفْرِ لِسَانَهُ كَانَ آثِمًا كَافِرًا ؛ لِأَنَّ الْإِكْرَاهَ لَا سُلْطَانَ لَهُ فِي الْبَاطِنِ ، وَإِنَّمَا سُلْطَتُهُ عَلَى الظَّاهِرِ ؛ بَلْ قَدْ قَالَ الْمُحَقِّقُونَ مِنْ عُلَمَائِنَا : إنَّهُ إذَا تَلَفَّظَ بِالْكُفْرِ أَنَّهُ لَا يَجُوزُ لَهُ أَنْ يَجْرِيَ عَلَى لِسَانِهِ إلَّا جَرَيَانَ الْمَعَارِيضِ ، وَمَتَى لَمْ يَكُنْ كَذَلِكَ كَانَ كَافِرًا أَيْضًا. وَهُوَ الصَّحِيحُ ؛ فَإِنَّ الْمَعَارِيضَ أَيْضًا لَا سُلْطَانَ لِلْإِكْرَاهِ عَلَيْهَا ، مِثَالُهُ أَنْ يُقَالَ لَهُ : اُكْفُرْ بِاَللَّهِ ، فَيَقُولُ : أَنَا كَافِرٌ بِاَللَّهِ ، يُرِيدُ بِاللَّاهِي ، وَيَحْذِفُ الْيَاءَ كَمَا تُحْذَفُ مِنْ الْغَازِي وَالْقَاضِي وَالرَّامِي ، فَيُقَالُ : الْغَازِ وَالْقَاضِ ذَرَّةً. وَكَذَلِكَ إذَا قِيلَ لَهُ : اُكْفُرْ بِالنَّبِيِّ ، فَيَقُولُ : هُوَ كَافِرٌ بِالنَّبِيِّ ، وَهُوَ يُرِيدُ بِالنَّبِيِّ الْمَكَانَ الْمُرْتَفِعَ مِنْ الْأَرْضِ... وَلِذَلِكَ يُحْكَى عَنْ بَعْضِ الْعُلَمَاءِ مِنْ زَمَنِ فِتْنَةِ أَحْمَدَ بْنِ حَنْبَلٍ عَلَى خَلْقِ الْقُرْآنِ أَنَّهُ دُعِيَ إلَى أَنْ يَقُولَ بِخَلْقِ الْقُرْآنِ ، فَقَالَ : الْقُرْآنُ وَالتَّوْرَاةُ وَالْإِنْجِيلُ وَالزَّبُورُ يُعَدِّدُهُنَّ بِيَدِهِ هَذِهِ الْأَرْبَعَةُ مَخْلُوقَةٌ ، يَقْصِدُ هُوَ بِقَلْبِهِ أَصَابِعَهُ الَّتِي عَدَّدَ بِهَا ، وَفَهِمَ الَّذِي أَكْرَهَهُ أَنَّهُ يُرِيدُ الْكُتُبَ الْأَرْبَعَةَ الْمُنَزَّلَةَ مِنْ اللَّهِ عَلَى أَنْبِيَائِهِ ، فَخَلَصَ فِي نَفْسِهِ ، وَلَمْ يَضُرَّهُ فَهْمُ الَّذِي أَكْرَهَهُ

« Quant [au fait de commettre] de la mécréance [sous la contrainte] c’est permis sans aucune divergence à condition qu’il le prononce de sa langue alors que son cœur est reposé sur la Foi. Si son cœur vient soutenir la langue : il est alors coupable mécréant, car la contrainte n’a aucune emprise sur le cœur, son emprise n’est que sur le corps.


D’ailleurs, les inquisiteurs [de notre doctrine] ont dit : lorsqu’il prononce de la mécréance il lui est uniquement permis de jouer avec les mots, sinon c’est un mécréant. Et ceci est l’avis exact, car la contrainte n’a pas d’emprise sur les jeux de mot. Par exemple si on lui dit « mécroit en Allah ! » et qu’il dise : « je mécrois en Al-Lâh » en visant par là Al-Lâhî [le frivole] mais en effaçant le « î » final comme on le fait pour « Al Ghâzî » [l’expéditeur] « Al Qâdhî » [le juge] ou « Ar-Râmî » [l’archer] on dit «Al Ghâz » «Al Qâdh » et «Ar Râm ». Et aussi lorsqu’on lui dit « Renie le Nabiy [prophète] » il dit « Je renie le nabbî » en insistant sur le « B » ce qui signifie le lieu surélevé de la terre… Et c’est ainsi que l’on raconta que certains savant, à l’époque d'Ahmad Ibn Hanbal, et du fléau de l'hérésie de la création du Coran, furent appelés à dire que le Coran est créé, alors l’un d’entre eux dit « Le Coran, la Torah, l’Evangile, et les Psaumes de David –en les énumérant de ses doigts- ces 4 là sont créé » et il voulait parler de ses 4 doigts et non des Livres saints ; alors que ceux qui le contraignaient comprirent de sa part qu’il parlait des 4 Livres descendus de chez Allah vers les prophètes, il fut donc pure en lui-même, et la compréhension de ses contraignants ne lui causa aucun tord. » [Ahkâm Al Qour’ân 3/161 légèrement abrégé]



Mais l’avis exact est que la contrainte permet de commettre de la mécréance nette même sans jouer avec les mots, comme le prouve les termes apparents du verset « Quiconque mécroit en Allah après avoir eu la Foi, sauf celui qui est contraint… » [Sourate 16 verset 106] Allah n’a pas dit « Quiconque joue avec les mots après avoir cru sauf celui qui est contraint » il ne s’agit donc pas de jouer avec les mots mais bien de mécréance catégorique. De plus la Sounna nous enseigne que jouer avec les mots est licite même sans qu’il n’y ait de contrainte comme le prouve par exemple l’histoire du meurtre de Ka3b Ibn Al Achraf, et nous allons le voir en détail dans quelques instants si Allah le veut.



Quant aux limites de la contrainte, l’avis exact si Allah le veut est ce qu’a mentionné Cheykh Hammâd Ibn ‘Atîq :

قال شيخ الإسلام: تأملت المذاهب، فوجدت الإكراه يختلف باختلاف المكره عليه. فليس الإكراه المعتبر في كلمة الكفر، كالإكراه المعتبر في الهبة ونحوها، فإن أحمد قد نص في غير موضع على أن الإكراه على الكفر لا يكون إلا بالتعذيب من ضرب أو قيد، ولا يكون الكلام إكراها. وقد نص على أن المرأة لو وهبت زوجها صداقها بمسكنه، فلها أن ترجع، بناءا على أنها لا تهب إلا إذا خافت أن يطلقها، أو يسيء عشرتها. فجعل خوف الطلاق أو سوء العشرة، إكراها. ولفظه في موضع آخر: لأنه أكرهها، ومثل هذا لا يكون إكراها على الكفر، فإن الأسير إن خشي من الكفار أن لا يزوجوه وأن يحولوا بينه وبين امرأته، لم يبح له التكلم بكلمة الكفر. اهـ.

والمقصود منه: أن الإكراه على كلمة الكفر لا يكون إلا بالتعذيب: من ضرب أو قيد، وإن الكلام لا يكون إكراها، وكذلك الخوف من أن يحول الكفار بينه وبين زوجته، لايكون إكراها. فإذا علمت ذلك وعرفت ما وقع من كثير من الناس، تبين لك قول النبي صلى الله عليه وسلم: (بدأ الإسلام غريبا وسيعود غريبا كما بدأ) وقد عاد غريبا، وأغرب منه من يعرفه على الحقيقة، وبالله التوفيق.

« Cheykh Al Islâm [Ibn Taymiya] a dit : « J’ai examiné les différentes tendances de droit, et j’ai remarqué que la contrainte diffère en fonction de la chose à laquelle on est contraint : et que la contrainte prise en compte pour prononcer une parole de mécréance n’est pas la même contrainte que celle prise en compte pour la femme qui renonce à sa dote. Et Ahmad nota dans plus d’un passage que la contrainte sur la mécréance n’est prise en compte que lorsqu’il s’agit de torture comme des coups, ou alors en cas d’emprisonnement, et que la simple parole [menaçante] n’est pas une contrainte. Et il nota aussi que si la femme offre sa dote ou sa maison à son mari, elle a le droit de le reprendre, vu qu’elle ne renonce à cela que par peur du divorce ou de la maltraitance. Il considéra donc que la peur d’être divorcée ou d’être mal traitée est une contrainte. Et dans un autre passage il dit « Parce qu’il l’a contrainte » mais ceci n’est pas une contrainte pour la mécréance. D’ailleurs, si celui qui est captif chez les mécréants craint que les mécréants ne lui permettent pas de se marier, ou qu’ils le séparent de sa femme : il n’aurait pas le droit de prononcer de la mécréance pour ça. »[4]


Et ce qu’il veut dire par là c’est que la contrainte [permettant] de prononcer de la mécréance n’est que la torture comme la bastonnade ou l’emprisonnement ; et que la simple menace n’est pas une contrainte, ni même la peur que les mécréants le séparent de sa femme : cela ne serait pas une contrainte.

Et une fois que tu sauras ça, et que tu sauras ce que commettent beaucoup de gens, tu comprendras alors les propos du prophète, qu’Allah le bénisse et le salue, « L’Islam a commencé étranger, et il redeviendra étranger comme il a commencé » et certes l’Islam est redevenu étranger, et plus étranger encore est celui qui sait ce qu’est réellement [l’Islam] Et c’est Allah qui accorde la réussite. » [Majmoû3at Tawhîd p.193]



Ainsi celui qui commet de la grande mécréance pour protéger ses biens, il n’est pas excusé, Allah a dit « Quiconque mécroit en Allah après avoir cru, sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur est rassuré sur la Foi, mais quiconque ouvre son cœur à la mécréance à sur lui la Colère d’Allah et sur lui un grand châtiment. Ceci car ils ont préféré la vie d’ici bas à l’au-delà, et qu’Allah ne guide pas les gens mécréants. » Sourate 16, verset 106, 107.


Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb commente ce verset en disant :

فصرح أن هذا الكفر والعذاب لم يكن بسبب الاعتقاد أو الجهل أو البغض للدين أو محبة الكفر ، وإنما سببه أن له في ذلك حظا من حظوظ الدنيا فآثره على الدين .

« [Allah] déclara que cette mécréance et cette punition ne sont pas causé par une conviction ni par une ignorance ni par une haine envers la religion ou un amour pour la mécréance, mais ils ne sont causé que parce qu’il a trouvé une jouissance mondaine en le faisant, et qu’il a préféré ça à la religion. » [Majmoû3at Tawhîd p.63]


Soulaymân Ibn ‘Abdallah Âl Cheykh a dit :

ثم أخبر تعالى: أن سبب هذا الكفر والعذاب، ليس بسبب الاعتقاد للشرك، أو الجهل بالتوحيد، أو البغض للدين، أو محبة الكفر، وإنما سببه أن له في ذلك حظاً من حظوظ الدنيا فآثره على الآخرة، وعلى رضى رب العالمين فقال: {ذَلِكَ بِأَنَّهُمُ اسْتَحَبُّوا الْحَيَاةَ الدُّنْيَا عَلَى الْآخِرَةِ وَأَنَّ اللَّهَ لا يَهْدِي الْقَوْمَ الْكَافِرِينَ}

« Puis Allah nous informa que la cause de cette mécréance et de ce châtiment ne sont pas le faite qu’ils aient été convaincus par l’idolâtrie, ou qu’ils aient ignoré le monothéisme, ou qu’ils aient détesté la religion ou aimé la mécréance… Mais la cause de cela est qu’ils ont eu dans cela une jouissance mondaine et qu’ils l’ont préféré à la religion et à la satisfaction du Seigneur des mondes. Alors Allah dit : « Il en est ainsi, parce qu'ils ont aimé la vie présente plus que l'au-delà. Et Allah, vraiment, ne guide pas les gens mécréants. » » [Dourar As-Saniyya 8/133]



Allah a dit : « Dis: "Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu'Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d'Allah, alors attendez qu'Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers". » Sourate 9 verset 24


Dans ce verset, Allah a clairement stipulé toutes les choses qui ne sont pas une excuse pour désobéir à Allah et Son messager.



Dès que la contrainte est levée : il faut immédiatement cesser de commettre la mécréance et remanifester son Islam, Ibn Qoudâma Al Maqdissî a dit :

فَمَتَى زَالَ عَنْهُ الْإِكْرَاهُ ، أُمِرَ بِإِظْهَارِ إسْلَامِهِ ، فَإِنْ أَظْهَرَهُ فَهُوَ بَاقٍ عَلَى إسْلَامِهِ ، وَإِنْ أَظْهَرَ الْكُفْرَ حُكِمَ أَنَّهُ كَفَرَ مِنْ حِينِ نَطَقَ بِهِ ؛ لِأَنَّنَا تَبَيَّنَّا بِذَلِكَ أَنَّهُ كَانَ مُنْشَرِحَ الصَّدْرِ بِالْكُفْرِ مِنْ حِينِ نَطَقَ بِهِ ، مُخْتَارًا لَهُ . وَإِنْ قَامَتْ عَلَيْهِ بَيِّنَةٌ أَنَّهُ نَطَقَ بِكَلِمَةِ الْكُفْرِ ، وَكَانَ مَحْبُوسًا عِنْدَ الْكُفَّارِ ، وَمُقَيَّدًا عِنْدَهُمْ فِي حَالَةِ خَوْفٍ ، لَمْ يُحْكَمْ بِرِدَّتِهِ ؛ لِأَنَّ ذَلِكَ ظَاهِرٌ فِي الْإِكْرَاهِ . وَإِنْ شَهِدَتْ أَنَّهُ كَانَ آمِنًا حَالَ نُطْقِهِ بِهِ ، حُكِمَ بِرِدَّتِهِ .

« Des que la contrainte cesse : il est tenu de remanifester son Islam. S’il le remanifeste, il n’aura alors pas cessé d’être musulman, mais s’il continue à manifester la mécréance alors on considérera qu’il est devenu mécréant dès l'instant où il a prononcé la mécréance ; car ceci nous prouve que lorsqu’il prononça cette mécréance il le fit de son cœur, et par choix. Et si une preuve est apporté comme quoi il a prononcé une parole de mécréance alors qu’il était captif chez les mécréants ou enchaîner chez eux en situation de peur : son apostasie ne sera pas décrétée car il est apparemment contraint. Mais si on témoigne qu’il était en sécurité lorsqu’il a prononcé la mécréance, il sera jugé apostat. » [Al Moughnî 12/293]



Il est mieux de ne pas céder à la contrainte et de demeurer sur l'Islam jusqu'à la mort, à l'unanimité, comme le nota Al Qourtoubî:

أجمع العلماء على أن من أكره على الكفر فاختار القتل أنه أعظم أجرا عند الله ممن اختار الرخصة.

« Les savants sont unanimes que si celui qui est sous la contrainte choisi de mourir il aura une plus grande récompense auprès d'Allah que s'il prend la dispense [qu'Allah lui a accordé.] »[Tafsîr Qourtoubi 10/188]



Sur la permission de jouer avec les mots face aux mécréants en cas de besoin


Al Boukhârî rapporte dans son Sahîh:

عَنْ جَابِرِ بْنِ عَبْدِ اللَّهِ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُمَا أَنَّ النَّبِيَّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ: "مَنْ لِكَعْبِ بْنِ الأَشْرَفِ فَإِنَّهُ قَدْ آذَى اللَّهَ وَرَسُولَهُ قَالَ مُحَمَّدُ بْنُ مَسْلَمَةَ أَتُحِبُّ أَنْ أَقْتُلَهُ يَا رَسُولَ اللَّهِ قَالَ نَعَمْ قَالَ فَأَتَاهُ فَقَالَ إِنَّ هَذَا يَعْنِي النَّبِيَّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَدْ عَنَّانَا وَسَأَلَنَا الصَّدَقَةَ

"D'après Jabir Ibn 'Abdilleh qu'Allah l'agrée, le prophète qu'Allah le bénisse et le salue a dit "Qui va se charger de Ka3b Ibn Al Achraf? Il offense Allah et Son messager!" Alors Mouhammad Ibn Maslama dit "Aimerais-tu que je le tue Ô messager d'Allah?" Il répondit "Oui!" Alors [Ibn Maslama] se rendit chez Ka3b Ibn Al Achraf et lui dit "Celui là! –en parlant du prophète qu'Allah le bénisse et le salue- nous a fatigué et nous a réclamé une contribution financière!"…"


Avec ces propos; Ka3b Ibn Achraf cru qu'il avait affaire avec des renégats qui avaient quitté le prophète bien que ceux-ci n'avaient pas clairement exprimé ça. Ainsi ces musulmans purent l'approcher et le tuer. [Cette histoire est bien connue dans le parcours du prophète, voir "Le Nectar Cacheté" d'Al Moubarakfawri édition DARUSSALAM pp. 331, 332.]



Ibn Al Qayyim a dit:

فقال رسول الله صلى الله عليه و سلم : [ من لكعب بن الأشرف فإنة قد آذى الله ورسوله ] فانتدب له محمد بن مسلمة وعباد بن بشر وأبو نائلة واسمه سلكان بن سلامة وهو أخو كعب من الرضاع والحارث بن أوس وأبو عبس بن جبر وأذن لهم رسول الله صلى الله عليه و سلم أن يقولوا ما شاؤوا من كلام يخدعونه به ... فلما انتهوا إليه قدموا سلكان بن سلامة إليه فأظهر له موافقته على الانحراف عن رسول الله صلى الله عليه و سلم وشكا إليه ضيق حاله...

"Le messager d'Allah dit alors "Qui v'a s'occuper de Ka3b Ibn Al Achraf?! Il offense Allah et Son messager!" Alors Mouhammad Ibn Maslama se proposa pour s'en charger ainsi que 'Abbâd Ibn Bichr, Aboû Nâ'ilah, dont le vrai nom est Salkân Ibn Salâma qui est le frère de lait de Ka3b [Ibn Al Achraf], Al Hârith Ibn Aws et Aboû 'Abs Ibn Jibr. Et le prophète leur permit de dire tout ce qu'ils voudraient comme paroles afin de le tromper… Lorsqu'ils arrivèrent auprès de lui, ils firent d'abord passer Salkân Ibn Salâma qui fit semblant d'être d'accord de se détourner du messager d'Allah qu'Allah le bénisse et le salue, et de se plaindre de leur situation pénible…" [Zâd Al Mi3âd 3/171 légèrement abrégé]



Ibn Hajar a dit:

قَوْل مُحَمَّد بْن مَسْلَمَةَ " قَدْ عَنَانَا ، فَإِنَّهُ سَأَلَنَا الصَّدَقَة " لِأَنَّ هَذَا الْكَلَام يُحْتَمَل أَنْ يُفْهَم أَنَّ اِتِّبَاعهمْ لَهُ إِنَّمَا هُوَ لِلدُّنْيَا فَيَكُون كَذِبًا مَحْضًا ، وَيُحْتَمَل أَنْ يُرِيد أَنَّهُ أَتْعَبْنَا بِمَا يَقَع لَنَا مِنْ مُحَارَبَة الْعَرَب . فَهُوَ مِنْ مَعَارِيض الْكَلَام ، وَلَيْسَ فِيهِ شَيْء مِنْ الْكَذِب الْحَقِيقِيّ الَّذِي هُوَ الْإِخْبَار عَنْ الشَّيْء بِخِلَافِ مَا هُوَ عَلَيْهِ

"Quant aux propos tenu par Mouhammad Ibn Maslama "Il nous a vraiment fatigué! Il nous demande de contribuer financièrement!" ces propos sont ambigus et peuvent être compris dans deux sens: soit qu'ils n'ont suivit le prophète que dans un but mondain, et ceci est un mensonge pur et simple. Soit il a voulu dire que le prophète nous a fatigués à force de faire la guerre avec les arabes. Il s'agit donc d'un jeu de mot dans lequel il n'y a au final aucun réel mensonge; car le mensonge consiste à informer d'une chose contrairement à ce qu'elle est en réalité." [Fath Al Bârî 6/160]


Ceci nous prouve qu'il est licite au musulman de tenir des propos qui font croire aux mécréants qu'il a quitté l'Islam ou accepté la mécréance; à condition que ces propos ne soient pas d'une signification formelle à sens unique.


En effet, si Mouhammad Ibn Maslama avait dit à Ka3b Ibn Achraf "le messager d'Allah est un menteur il n'est pas vraiment prophète" cela n'aurait plus été un simple jeu de mot mais bien une mécréance claire et une apostasie évidente car ici Mouhammad Ibn Maslama ne fut pas en situation de contrainte; s'il avait tenu des propos de mécréances claires il aurait apostasié et n'aurait pas été excusé.


Cela prouve donc aussi que le musulman à le droit d'utiliser des jeux de mot semblables, visant à faire croire aux mécréants qu'il a accepté une mécréance ou qu'il a quitté l'Islam lorsque la nécessité l'y appel, même s'il n'est pas sous la contrainte définie auparavant.



Al Qourtoubi mentionne encore comme exemple de jeu de mot:

مثاله - أن يقال له: اكفر بالله فيقول باللاهى، فيزيد الياء. وكذلك إذا قيل له: أكفر بالنبي فيقول هو كافر بالنبي، مشددا وهو المكان المرتقع من الارض

"Par exemple si on lui dit: "Renie Allah!" il dit "Je renie al-lâhî" [le frivole] en ajoutant un "î" à la fin. Ou aussi si on lui dit "renie le nabiy [le prophète]" il dit "Je renie An-Nabbî" en insistant sur le "b" car [nabbî] signifie [en arabe] le lieu surélevé." [Tafsîr Al Qourtoubî 10/188]


Et nous avions déjà mentionné Aboû Bakr Ibn Al ‘Arabî :

وَلِذَلِكَ يُحْكَى عَنْ بَعْضِ الْعُلَمَاءِ مِنْ زَمَنِ فِتْنَةِ أَحْمَدَ بْنِ حَنْبَلٍ عَلَى خَلْقِ الْقُرْآنِ أَنَّهُ دُعِيَ إلَى أَنْ يَقُولَ بِخَلْقِ الْقُرْآنِ ، فَقَالَ : الْقُرْآنُ وَالتَّوْرَاةُ وَالْإِنْجِيلُ وَالزَّبُورُ يُعَدِّدُهُنَّ بِيَدِهِ هَذِهِ الْأَرْبَعَةُ مَخْلُوقَةٌ ، يَقْصِدُ هُوَ بِقَلْبِهِ أَصَابِعَهُ الَّتِي عَدَّدَ بِهَا ، وَفَهِمَ الَّذِي أَكْرَهَهُ أَنَّهُ يُرِيدُ الْكُتُبَ الْأَرْبَعَةَ الْمُنَزَّلَةَ مِنْ اللَّهِ عَلَى أَنْبِيَائِهِ ، فَخَلَصَ فِي نَفْسِهِ ، وَلَمْ يَضُرَّهُ فَهْمُ الَّذِي أَكْرَهَهُ

« Et c’est ainsi que l’on raconta que certains savant, à l’époque d'Ahmad Ibn Hanbal, et du fléau de l'héréise de la création du Coran, furent appelés à dire que le Coran est créé, alors l’un d’entre eux dit « Le Coran, la Torah, l’Evangile, et les Psaumes de David –en les énumérant de ses doigts- ces 4 là sont créé » et il voulait parler de ses 4 doigts et non des Livres saints ; alors que ceux qui le contraignaient comprirent de sa part qu’il parlait des 4 Livres descendus de chez Allah vers les prophètes, il fut donc pure en lui-même, et la compréhension de ses contraignants ne lui causa aucun tord. » [Ahkâm Al Qour’ân 3/161]


Ainsi le musulman vivant entouré de mécréants et se trouvant confronté à de nombreuses mécréances placées entre lui et ses besoins vitaux [contrats de loyer, de gaz, d'électricité ou autres qui comportent des clauses polythéistes imposant d'avoir Foi au Tâghoût et de le prendre pour juge en dehors d'Allah lors des litiges etc.] il lui est licite de faire croire aux mécréants qu'il a accepté ou signé le contrat, en écrivant par exemple "Je refuse" en forme de signature, ou bien lorsqu'on lui demande d'écrire "lu et approuvé" d'écrire "lu et a prouver" ou "lu et éprouvé" etc. Ce genre de jeux de mot ne constitue pas une cause d'apostasie nette.



Points à retenir :

Ø La contrainte est la seule chose qui excuse le musulman de commettre de la mécréance claire et évidente à condition d’avoir le cœur serein sur la Foi.


Ø La délimitation de la contrainte n’a pas été précisément établie par le Coran et la Sounna, ce pourquoi les savants ont divergé à ce sujet ; mais Allah a délimiter ce qui n’est pas une contrainte à savoir : la famille ; les plaisirs mondains.



Ø Celui qui commet de la mécréance claire sans être contraint n’est pas musulman et n’est pas excusé.



Ø Il est plus valeureux de ne pas céder sous la contrainte.



Ø Il est permis, en cas de besoin, de tenir des propos ou de commettre des gestes ambigu pour ruser les mécréants ou obtenir un bien ou éviter un mal ; à condition de ne pas commettre une mécréance claire.

[1] Né à Baghdad. [678-741 de l’hégire, 1280-1341 ap. J.C.]

[2] Il est Mouhammad Ibn ‘Alî Ibn Mouhammad Ach-Chawkânî, Yéménite. Juriste parmi les grands savants du Yémen, 1173-1250 de l’hégire (1759- 1834 Ap. J-C)

[3] Il est Mouhammad Ibn ‘Abdallah Ibn Mouhammad Al Mou3âfirî, Aboû Bakr Ibn Al 3Arabî. Imâm du droit Malékite, juriste, docteur du Hadîth, interprète du Coran, fondamentaliste. Il naquit en Andalousie, et vécu de 468 à 543 de l’hégire (1076-1148 ap. J.C.)

[4] Les propos du Cheykh se trouvent dans « Al Ikhtiyârât Al Fiqhiya » 1/568

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