Je suis Monothéiste
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal

Focus sur les propos de l'imam At-Tahawi : « Les six directions ne Le contiennent pas »

Aller en bas

Focus sur les propos de l'imam At-Tahawi : « Les six directions ne Le contiennent pas »  Empty Focus sur les propos de l'imam At-Tahawi : « Les six directions ne Le contiennent pas »

Message  Admin Ven 14 Sep - 1:14

.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Au nom d'Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux

Avant d'analyser la parole de l'imam At-Tahâwi, qu'Allah lui fasse miséricorde, il est important de faire une rétrospection historique et doctrinale afin d'avoir en main des éléments contextuels d'une importance capitale. Les dialecticiens (ahl al-kalâm), à savoir les jahmites, les mou'tazilites, les koullâbites, les ach'arites et les matouridites, partagent tous en commun des preuves intellectuelles et rationnelles qu'ils ont conçu pour démontrer le caractère crée de l'univers. Celles-ci sont appelés en arabe houdoûth al-ajsâm ou encore houdoûth al-a'râdh fî al-ajsâm. Le langage de base sous-jacent, la classification et la terminologie de ces preuves ont pour origine les dix catégories d'Aristote, philosophe de la période hellénistique (i.e. l'Antiquité grecque), et qui étaient connues chez les Arabes de l'époque sous le nom de al-maqoûlât al-'achar ou al-jawhar wa al-a'râdh. Ces preuves sont argumenté par la présence de qualités (sifât), d'attributs accessoires (a'râdh) et d'événements (hawâdith) dans les corps (ajsâm) qui composent l'univers, et que ces corps sont eux-mêmes des événements (hawâdith). Selon eux, cette suite d'évènements ne peut être perpétuelle et par conséquent, il doit y avoir un Créateur. Les jahmites et les mou'tazilites sont les pionniers de ces preuves intellectuelles et ra tionnelles, plus particulièrement par Jahm Ibn Safwân (exécute pour hérésie et apostasie en l'an 128 de l'hégire), puis affiné et formalisé par Abou Al-Houdhayl Al-Allâf (mort en 235 H ). Il est à noter que les mou'tazilites ont intégré à ces preuves d'autres notions, dont l'atomisme, pour faciliter leur argumentation et de faire face à quelques critiques. Les ach'arites ont repris ces preuves comme on peut le constater dans des ouvrages fondamentaux de la doctrine ach'arite à l'instar de ceux d'Al-Bâqilâni (m. 403 H ), Abou Mansoûr Al-Baghdâdi (m. 429 H ) ou encore Al-Jouwayni (m. 478 H ). Les bases fondamentales (ousoûl) des ach'arites et des mou'tazilites sont identiques. Leurs différences ne résident en réalité que sur des questions secondaires relatives à ce qui peut et ne peut être affirmé ou nié (dans une perspective rationnelle) pour Allah sans invalider les preuves de base intellectuelles et rationnelles sur lesquelles ils ont tous convenus.

Nous allons énumérer les dix catégories d'Aristote :

1. La substance (al-jawhar)

Le reste des catégorie constitue des accident (a'râdh)

2. La quantité (al-kam)

3. La qualité (al-kayf)

4. La relation (al-idhâfa)

5. Le lieu (al-ayn)

6. Le temps (al-matâ)

7. L'action (al-fa'l)

8. La position (al-wadh')

9. La passion

10. L'avoir (al-moulk)

Les catégories 8 et 9 (la position et la passion) constituent des évènements et des accidents (hawâdith) traduisant un changement (taghayyour) de la substance.

Détaillons brièvement ces dix catégories :

• La quantité se traduit par la mesure, la dimension, la longueur, la largeur ou encore l'ampleur.

• La qualité se traduit par le comment, la couleur, la forme, etc.

• La relation traduit la manière dont une substance est liée et annexé avec une autre : au dessus, au
dessous, à droite, à gauche, etc

• Le lieu indique la localisation.

• Le temps répond à la question « quand ? »

• La position traduit la manière dont les substances sont sont agencées et ordonnées les unes par
rapport aux autres.

• L'action traduit ce que fait la substance.

• L'affection traduit ce qui agit sur la substance.

• L'avoir traduit la possession

Le tawhîd aristotélicien (i.e. l'unicité selon Aristote) se définit comme suit :

Pour exempter Allah d'un quelconque attribut accidentel et événementiel (a'râdh, hawâdith) observable dans les corps (ajsâm, jawâhir) qui composent l'univers et qui sont eux-mêmes des évènements, et qui doivent avoir un début prouvant ainsi qu'ils doivent provenir d'une origine (i.e. Allah), il est donc nécessaire de purifier Allah de tout corporéisme (jismiyya), accidentalité (a'râdh) et caractère événementiel (hawâdith). Tout attribut d'action, qui est accidentel et événementiel, doit être nié vis-à-vis d'Allah et de même pour tout attribut corporéiste. Par l'utilisation de ce langage, cette terminologie et classification aristotélicienne des différentes catégories, les dialecticiens (ahl al-kalâm) argumentent donc pour contrer les (philosophes) athées pour :

• Démontrer que l'univers est dans son intégralité un ensemble d'évènements

• Démontrer que les évènements ne peuvent être éternels et sans avoir un commencement

• Par conséquent, l'existence d'un Créateur

• Ce Créateur doit posséder les attributs suivants : la vie, la science, la volonté, la puissance (al-hayât, al-'ilm, al-irâda, al-qoudra)

• Ces quatre attributs établissent les miracles prouvant la prophétie et rendant ainsi celle-ci plausible et possible

• Démontrer la véracité de la Résurrection

Par suite, en considérant cette preuve comme étant la vérité ultime dont la véracité de l'Islam dépend, ils ont été forcés de s'en tenir à ce langage dans la description de leur Seigneur aux athées afin de garder une cohérence rationnelle. C'est ainsi qu'ils ont dépouillé Allah de Ses attributs et c'est la raison pour laquelle on nomme ces gens comme étant des « négateurs des Attributs divins » (mou'attila). Certains d'entre eux avaient même des positions extrémistes concernant ces preuves rationnelles à l'instar d'Al-Jouwayni (une référence chez les ach'arites) qui professait que si l'homme meurt sans avoir chercher à observer et méditer pour que cela puisse le conduire à la connaissance (d'Allah), sachant qu'il en avait la capacité et que rien ne pouvait l'empêcher d'atteindre ce but, alors il sera du nombre des mécréants. Dans une grande partie des livres ach'arites, il n'y a généralement que la mention de ces preuves dites « intellectuelles et rationnelles ». Parmi ces livres, nous avons à titre d'exemple « at-tamhîd » d'Al-Bâqillâni, « ousôul ad-dîn » d'Abou Mansoûr Al-Baghdâdi et « al-irchâd » d'Al-Jouwayni.

Ainsi, leur conception du tawhîd (unicité) est devenu rien d'autre que le fait nier les attributs (sifât) d' Allah. Les différences entre les jahmites, mou'tazilites et ach'arites ne sont que secondaires. Leurs arguments des uns contre les autres ne résident que sur le fait de savoir ce qui peut être nié ou affirmé pour Allah, sans invalider les preuves intellectuelles et rationnelles de base, et ils convergent sur le fait de dire que ces preuves sont la vérité ultime et que l'ombre de la prédication en dépend. et si vous saisissez tout cela, vous rentrez vraiment à l'intérieur des bases de leur machinerie.

Ainsi, les jahmites (al-jahmiyya) renient la totalité des noms et attributs divins, et Allah est décrit avec le néant. Ils ont dit : « Décrire Allah avec un nom ou un attribut revient à Lui attribuer un corps (jism), ce qui est une mécréance (koufr) » . La mécréance signifie dans leur terminologie le fait d'invalider les preuves intellectuelles et rationnelles qui, sont selon eux, sont une base fondamentale sur laquelle la véracité de l'Islam dépend. Ainsi, les jahmites ont nié les noms (asmâ') et les attributs (sifât) d'Allah et aussi ce qu'ils considéraient comme étant a'râ dh et hawâdith (i.e. les attributs traduisant un caractère d'accidentalité et événementiel). Et leur argument était que, dans l'existence observable, nous ne voyons rien qui n'ait pas un nom ou un attribut sans qui ne soit (appelé) un corps; or, selon eux, l'existence d'Allah est prouvé grâce à la thèse selon laquelle tous les corps (ajsâm) ont un lieu et sont créés, et que par conséquent, Allah ne peut être décrit avec une description corporéiste sinon leurs preuves intellectuelles et rationnelles de base seraient faussées.

Les mou'tazilites (al-mou'tazila) ont trouvé un moyen de justifier rationnellement l'affirmation des noms d'Allah (en apparence uniquement) tout en rejetant les attributs divins d'essence et d'action (dhatiyya wa fi'liyya). Ils ont donc démontré que l'on pouvait accepter les noms d'Allah (sans attributs)) sans que cela ne soit en contradiction avec les preuves intellectuelles et rationnelles de base, car, selon eux, les noms divins ne sont que de simples étiquettes (sans comporter ou impliquer nécessairement des attributs). Ainsi, les mou'tazilites ont affirmé les noms divins tout en niant les attributs qu'ils considéraient être a'râdh et hawâdith. L'argument des mou'tazilites était que tout ce qui a des attributs (sifât) doit (nécessairement) être un corps (jism) et selon eux, tout corps est sujet à l'accidentalité (a'râdh) et à des événements (hawâdith).

Les koullâbites (i.e. les suiveurs d'Ibn Koullâb) ont trouvé une solution rationnelle pour affirmer les attributs d'essence (sifât dhâtiyya), mais ont rejeté les attributs d'action (sifât fi'liyya), car selon eux, ces derniers impliquent des événements qui eux-mêmes sont propres à des corps (ajsâm) d'après les catégories aristotéliciennes, et cela risque de fausser les preuves intellectuelles et rationnelles de base. Ainsi, les koullâbites confirment les noms et les attributs d'essence mais ont nié attributs d'action parce que cela impliquent des a'râdh et hawâdith d’après leur point de vue, et cela risque de fausser la preuve intellectuelle.

Les ach'arites des premiers temps ont repris la croyance des koullâbites, alors que ceux de notre époque qui s'affilient au ach'arisme ont en réalité une croyance jahmite concernant la conception des noms et attributs divins. Il est très important de noter que les koullâbites (al-koullâbiyya) et les ach'arites (al-achâ'ira) primitifs affirmaient qu'Allah est au dessus de Son Trône par Son essence, qu'Il a les attributs informatifs (sifât khabariyya) tels que le visage, les mains et les yeux, sans interprétation métaphorique (ta'wîl) et sans prétendre ne pas connaître le sens de ces attributs (i.e. sans tafwidh) et ils avaient des réfutations décisives contre les jahmites et les mou'tazilites à ce sujet. Et les premiers koullâbites-ach'arites étaient aussi sur cette voie à l'instar d'Aboû Al-Hasan Al-Ach'ari ( mort en 324 H ), Al-Bâqillani (m. en 403H ), Ibn Mahdî At-Tabari (m. 380H ), Abou Al-Abbâs Al-Qalânisî. Les ach'arites contemporain sont cependant revenus à l'opinion des jahmites et mou'tazilites sur ces questions.


Compte tenu de ce qui a été dit précédemment, on comprend maintenant pourquoi les jahmites, les mou'tazilites et les ach'arites contemporains scandent des propos tels que « Allah n'est pas dans un endroit (makân) » et ainsi que d'autres du même genre, et ceci parce qu'ils sont des dialecticiens (ahl al-kalâm), des adeptes de la philosophie grecque (falsâfa) et ont hérité des thèses aristotéliciennes dont les fameux dix catégories. Selon eux, l'unicité d'Allah (tawhîd) se résume à exempter Allah des propriétés propres aux corps et s'étend à peine au-delà. Il faut savoir que le ta'wîl (interprétation métaphorique des attributs divins) est originellement une hérésie (bid'a) des jahmites et des mou'tazilites car ils devaient faire face aux versets coraniques mentionnant textuellement les attributs d'Allah et qui se confrontaient avec leurs preuves intellectuelles et rationnelles de base. La plupart des ta'wîlât (pluriel de ta'wîl) des ach'arites contemporains sont ceux mis au point originellement par leurs prédécesseurs mou'tazilites et jahmites, ainsi selon eux, à titre d'exemple, la main d'Allah signifie Sa puissance ou encore Son bienfait. Et de même, le concept dit du tafwîdh est une hérésie (bid'a) issue du paradigme koullâbite-ach'arite; il a été utilisé pour résoudre les problèmes particuliers que soulevait le ta'wîl, parce que le ta'wîl revenait essentiellement à mentir sur Allah et à parler sur Lui sans science, et par suite, ils ne se sentaient pas à l'aise et rassuré à propos de cela. Selon ces ach'arites, les textes qui pourraient apparaître une certaine forme d'anthropomorphisme doivent donc être traités par le biais du tafwidh, c'est-à-dire le fait d'annuler le sens évident et apparent de l'attribut divin et de remettre son sens à Allah. Ainsi, les preuves intellectuelles et rationnelles de base dit du « houdoûth al-ajsâm » sont conservées intactes. Ils considèrent ces preuves intellectuelles et rationnelles de base comme étant décisive et définitives, et les textes scripturaires deviennent rien d'autre que des présomptions de tajsîm (corporéisme) et de tachbîh (anthropomorphisme).

Pour revenir au sujet de départ, l'imam At-Tahâwi est innocent des dialecticiens (ahl al-kalâm) et de la philosophie grecque. L'imam At-Tahawi est un savant du hadith et sa croyance est conforme à celle des Pieux prédécesseurs (as-salaf as-sâlih). Cependant, les dialecticiens (al-moutakallimoûn ou ahl al-kalâm) ont trouvé de nombreuses paroles généraux et ambiguës dans sa croyance qu'ils ont utilisé pour argumenter et soutenir leurs doctrines hétérodoxes. At-Tahawi n'est pas un koullâbite-ach'arite et il n'a donc pas construit son credo sur jawhar wa al-a'râdh , et il ne croit pas que la première obligation qui incombe à l'homme réside dans la spéculation (an-nadhar) et l'inférence (al-istidlâl) comme le professent faussement les ach'arites. Cela étant dit, certaines de ses paroles sont ambigus et il s'avère que certaines d'entre elles, par pure coïncidence, sont en accord avec certains points dogmatiques des dialecticiens (ahl al-kalâm). Ainsi ces derniers se jettent sur son texte et l'utilise pour promouvoir leurs propres unicité (tawhid) d'après le concept d'al-jawhar wa al-a'radh dont l'imam At-Tahawi est évidemment innocent.

L'imam Ibn Sourayj le chafi'ite (mort en 306 H ) a dit, comme il est rapporté de lui par Abou Ismâ'îl Al-Harawi dans « dhamm al-kalâm » :

توحيد اهل العلم وجماعة المسلمين أشهد أن لا اله الا الله وان محمدا رسول الله وتوحيد اهل الباطل الخوض في الأعراض والأجسام وانما بعث النبي صلى الله عليه وسلم بانكار ذلك

Le tawhîd des gens de science et de l'unanimité des musulmans est celui qui consiste à professer qu'il n'y a point de divinité digne d'être adoré excepté Allah et que Mouhammad est le Messager d'Allah. Et quant au tawhîd des adeptes du faux, c'est de contester ce qui a un caractère accidentel et les corps, et que le Prophète, paix et bénédiction d'Allah sur lui, fut envoyé avec le rejet de cela.
Ces propos sont également rapporté par l'imam Ibn Taymiyya, qu'Allah lui fasse miséricorde, dans son ouvrage « bayân talbîs al-jahmiyya ».

Dans la célèbre profession de foi de l'imam At-Tahawi, il est écrit :

لا تحويه الجهات الست كسائر المبتدعات

« lâ tahwîhi al-jihât as-sittou kasâ'ir al-moubtadi'ât »
Les six directions ne L'incluent pas, ne Le contiennent pas, ne L'englobent pas, ne L'entourent pas , comme c'est le cas de toute chose créée.
Les termes surlignées dans la traduction sont tous les équivalents possibles en langue française du verbe arabe « hawâ », conjugué dans la parole d'At-Tahawi en « tahwîhi ».

Cette paroles de l'imam At-Tahâwi, qu'Allah lui fasse miséricorde, a été utilisée par les ach'arites pour lui imputer leur croyance jahmite en stipulant qu'Allah n'est « ni dans la création, ni en dehors d'elle ». La vérité est que l'imam At-Tahawi est innocent de ces ach'arites. Les ach'arites ont pris leur credo des philosophes, dont Ibn Sina (Avicenne), des jahmites et des mou'tazilites qui sont tous les véritables auteurs de ces paroles : « Allah n'est ni à l'intérieur ni à l'extérieur de Sa création ». Quant à l'imam At-Tahâwi, il était sunnite et suivait les Pieux prédécesseurs (as-salaf as-sâlih), et sa parole, qui est l'objet du présent article, est en vérité une réfutation décisive des jahmites (al-jahmiyya).

Tout d'abord, nous disons :

1. Prenez garde aux traductions incorrectes qui appuient la religion des jahmites (al-jahmiyya)

La parole l'imam At-Tahâwi, qui est mentionnée ci-dessus, a été traduite par certains de telle sorte qu'elle permet aux jahmites de justifier leur mensonge qu'Allah n'est pas au dessus de la création, au dessus Son Trône, d'autant plus que ceci est confirmé par At-Tahâwi en ses propres termes comme nous allons le voir ultérieurement.

Partant de leur traduction (i.e. celle des jahmites) qui est la suivante :

« Les six directions ne Le contiennent pas, celles-ci sont attribuées aux choses créés »

Nous disons :

La première moitié de la traduction est correcte, mais la seconde moitié est incorrecte et c'est un mensonge sur l'imam At-Tahawi que de lui attribuer le sens de cette seconde moitié. Le sens voulu par l'imam At-Tahawi est strictement bien représenté en français dans notre traduction ci-dessus avec la paraphrase :

« Les six directions ne L'incluent pas, ne Le contiennent pas, ne L'englobent pas, ne L'entourent pas , comme c'est le cas de toute chose créée, c'est-à-dire que rien ne L'inclue, ne L'englobe, ne l'entoure ou ne L'enveloppe. »

Quant à la traduction des jahmites, elle est comme suit :

« Les six directions ne Le contiennent pas, celles-ci sont attribuées aux choses créés »


Or il y a une différence entre dire :

- Que quelque chose est entouré, enfermé, englobé par les six directions (collectivement)

Et

- Les six directions sont attribuées à toutes les choses créées (ce qui peut laisser penser au sens collectif ou individuel)

La traduction en question ouvre la porte à la partie qui a été souligné ci-dessus. Leur traduction erronée leur permet ainsi de nier ce qu'Allah a affirmé dans le Coran, la Sounna ainsi que sur sur les langues des Compagnons, leurs épigones et le consensus (ijmâ') stipulant qu'Allah est au dessus des sept cieux, au dessus du Trône. Selon les jahmites (al-jahmiyya), affirmer l'élévation d'Allah au dessus de la création, au dessus du Trône, équivaudrait à attribuer une direction à Allah, et toujours selon eux, cela impliquerait inexorablement un makân (endroit) et un makan nécessite un jism (corps). Notons que le raisonnement des jahmites est purement inspiré de la philosophie hellénistique dont les dix catégories d'Aristote.

2. La parole de l'imam At-Tahâwi est une réfutation des jahmites et de ceux qui nient l'élévation d'Allah au dessus de Sa création (al-'oulouww)

Nous allons énoncer quatre points qui sont d'une importance capitale pour appréhender la parole de l'imam At-Tahawi :

1) L'univers est limité et a donc une fin. L'univers doit donc s'arrêter quelque part et il a une limite extérieure ou une frontière. Affirmer le contraire est de l'athéisme manifeste et quiconque affirme que l'univers est infini est un mécréant.

2) La notion des six directions n'existe que dans la création (i.e. l'univers). Par suite, la notion des six directions s'applique uniquement à ce qui est dans les limites de cet univers, et les six directions sont toutes en rapport entre elles comme tout ce qui concerne ce qui est dans les limites de l'univers. Et si quelqu'un prétend que la notion des six directions existe en dehors de l'univers tel qu'elle existe au sein de l'univers en signifiant par là que l'univers est en réalité infinie et ne s'arrête pas à un point donné, alors il est assurément un mécréant, d'autant plus que ceci est vrai sur la base du langage même des dialecticiens (ahl al-kalâm) eux-mêmes, parce que selon eux , « la direction (al-jiha) nécessite un endroit (makân) et l'endroit nécessite un corps (jism) ». Donc, si les dialecticiens affirment que la notion des six directions existe en dehors de l'univers, ils doivent donc considérer que l'univers est infini. En effet, si la notion de six directions existe en dehors des limites de l'univers, alors ces six directions ne peuvent être considérées comme étant des directions que si, et seulement si, elles sont à leur tour entourées par six directions et ainsi de suite et il faudrait donc aller à l'infini pour garder une cohérence dans le raisonnement, et ceci est du pur athéisme. Il est donc impossible pour eux d'affirmer que la création est limitée et en même temps de prétendre que les six directions qui existent en son sein existent aussi en dehors de la création. C'est ainsi que l'on met en évidence la contradiction manifeste de celui qui profère des propos tels que « Allah n'est pas dans un endroit au-dessus du Trône», car si une telle personne est d'avis que l'endroit est une chose créée, alors elle a donc affirmé qu'il y a une chose créée en dehors des limites de l'univers, ce qui équivaut à dire que l'univers est infini, et ceci est de la mécréance. On ne peut pas à la fois affirmer que l'univers est fini et affirmer en même temps que tout ce qui se trouve en dehors de l'univers est crée.

3) Allah a une existence véritable et réelle hors de l'esprit humain, à l'extérieur de la création. Compte tenu de ce qui a été dit dans les points précédents, on ne peut échapper quant au fait de dire qu'Allah existe en dehors de l'esprit humain, en dehors de cet univers avec une existence réelle et véritable, et cette existence vraie et réelle est signifié par une Essence (dhât) qui a une haqîqa (une véritable réalité existante qui est inconnu et inconcevable, insondable pour nous), et que cette Essence est établie par Lui-même (al-qâ'im bi-nafsihi) et décrit par les attributs (sifât). Si on affirme pas cela, on tombe dans une mécréance évidente.

4) Qu'Allah est au dessus de Sa Création est prouvé par les textes scripturaires et un consensus unanime des Pieux prédécesseurs. Les trois points cités ci-dessus suffisent amplement pour détruire les prétentions jahmites. L'Essence d'Allah n'est pas contenue par les six directions et cela est impossible, comme nous l'avons expliqué précédemment. Et selon les preuves canoniques islamiques, la relation entre le Créateur et le créé, c'est qu'Allah est au-dessus de Sa création, ce qui établit qu'il n'y a que deux directions vraies et réelles dans la réalité : au-dessus (fawq) et en dessous (taht). L'imam At-Tahawi confirme d'ailleurs cela dans d'autres endroits de ses écrits.

Notons que la direction n'est pas une chose existante (et concrète) en soi, et celle-ci ne fait en réalité que définir les relations entre deux entités existantes. Allah a déclaré explicitement et implicitement dans plus de mille endroits de Son Livre qu'Il est au dessus de Sa création. Ce dont les dialecticiens et métaphysiciens, adeptes de la philosophie aristotélicienne, parlent en ce qui concerne la direction (al-jiha) et l'endroit (al-makân) et les nécessités métaphysiques qu'ils imposent par leurs intermédiaires à propos de ce qui est dans les limites de l'univers, ne peut pas s'appliquer pour Allah.

Et c'est la grande erreur de ces gens. En effet, ils ont pris le langage métaphysique, la terminologie et les classifications des philosophes athées, utilisés pour caractériser l'univers observable, en prétendant que ceux-ci peuvent être utilisé pour caractériser ce qui est incréé, c'est-à-dire Allah.

Selon la métaphysique d'Aristote, si quelque chose de créée est dite être au dessus, alors celui-ci doit être un corps (jism). Les dialecticiens, les philosophes (dont le mécréant Ibn Sina, connu également sous le nom d'Avicenne), les jahmites, les mou'tazilites, les koullabites, les ach'arites et les matouridites, ont repris ce raisonnement aristotélicien pour fonder les bases de leurs doctrines hérétiques. Et toujours selon eux, si ce raisonnement est applicable pour une chose créée, alors Allah doit également être soumis aux mêmes principes et règles : si l'on dit qu'Allah est au dessus des cieux, au dessus du Trône, alors Il doit être un corps (jism). Voilà donc pourquoi ces égarés disent des propos tels « Allah n'est ni à l'intérieur de Sa création ni à l'extérieur d'elle ». Ainsi, ils ont fait du tachbih (anthropomorphisme) et du tamthîl (assimilation) entre Allah et Sa création dans les principes de base de leur religion (grâce au langage métaphysique et à la terminologie qu'ils avaient pris des philosophes athées) et c'est pourquoi il est devenu impossible pour eux de parler du tawhîd (unicité divine) avec un langage autre que le « corps » (jism) , la « substance » (al-jawhar) et les accidents (a'râdh).

Allah, exalté soit-Il, a envoyé les Livres et les Messagers pour nous guider et nous montrer comment croire en Lui et Il n'a pas laissé cette guidée au langage et terminologie des athées et des philosophes grecs (al-jawhar, al-'aradh, al-jawhar al- fard, al-maqoûlaât al-'achar) et à ceux qui pensaient qu'ils pouvaient prétendre à l'existence d'Allah à travers elle, comme Jahm Ibn Safwân (exécuté pour apostasie en l'an 128 de l'hégire) et ses semblables, e mou'tazilite Abou Al-Houdhayl Al-Allâf (mort en 235 H) et ses semblables, et le ach'arite Abou Bakr Al-Bâqillani (mort en 403H ) et ses semblables. Dès qu'il est établi que Allah n'a pas créé la création au sein de Son essence et que Allah n'est pas dans cette création, alors la réfutation est déjà établie et l'argument de l'adversaire est en fait terminé, démolie, mort et enterré.

La vérité est que les expressions tant scandées par les hérétiques tels que « Allah n'existe pas dans un endroit », « Allah existe sans endroit » ou encore « Allah n'est pas englobé par les directions» sont absurdes, stériles et dénudées de tout sens. Ces expressions ne sont même pas applicables pour Allah puisque nous avons démontré que la notion des six directions n'existe pas en dehors de la création et ce même dans le langage des dialecticiens (ahl al-kalâm), sinon ils doivent affirmer que l'univers est infini,ce qui est une thèse impie. Ils ne peuvent pas le faire. Comme nous l'avons établi, il est impossible pour Allah d'être englobé par les six directions comme le sont toutes les choses créées, et quand ils font ces déclarations du type « Allah n'est pas dans un endroit » et d'autres, leurs discours ne sont que du sophisme et n'ont aucune signification si ce n'est de nier qu'il y a un Seigneur au dessus des cieux et une Divinité au dessus du Trône.

L'objectif visé par leurs discours est le rejet des textes scripturaires explicites (le Coran et la Sounna) et le consensus (ijmâ') des Pieux prédécesseurs (salaf) quant au fait qu'Allah est au dessus de Son Trône d'une manière qui convient à Sa majesté. Ils ne peuvent pas nier cela directement, sinon leurs mensonges seront vite dévoilés et connus des gens. Ils savent pertinemment qu'aucun des anciens avant l'an 300 de l'hégire n'a nié qu'Allah Lui-même est au dessus du Trône, et c'est pourquoi on les voit citer QUE des savants parmi les khalaf (i.e. c'est qui sont venus après les salaf) dont un grand nombre ont été affectés et influencés par le langage des dialecticiens (ahl al-kalâm). Demandez-leur de trouver une parole chez les anciens disant « Allah n'est pas dans la création ou à l'extérieur de celle-ci », venant d'un salaf avant 300 H, ou disons 400 H pour être généreux. Les seules personnes qu'ils trouveront sont le mécréant Ibn Sina (connu également sous le nom d'Avicenne en Occident), les jahmites et les mou'tazilites.

En outre, la raison pour laquelle ils ont besoin de nier qu'Allah est au dessus de Sa création est parce que, selon les dix catégories d'Aristote (al-maqoûlât al-'achar), les attributs accessoires des corps créés sont indiqués par al-ayn (le lieu, le « où ») et al-idhâfa (la relation, la position relative) et donc pour rester en conformité avec le tawhîd aristotélicien qui fait suite à leur preuve intellectuelle dite du « houdoûth al-ajsâm », n'importe quel langage dans le Livre d'Allah et la sunna prophétique qui implique al-ayn et al-idhafa doit être considéré comme une donnée de présomption de jismiyya (corporéisme, propre aux corps), ce qui invaliderait le tawhîd aristotélicien et donc, ce qui est contenu dans ces textes révélés doit être nié pour Allah.

Chacun de ces quatre points mentionnés ci-dessus sont indéniables. Ils ne peuvent pas être opposés, nié, rejeté, ou réfuté. Vous ne pouvez pas fuir. Et vous ne pouvez pas chercher d'excuses. Essayez.

Essayez donc de réfuter (ce qui suit) :

1) Que l'univers est infini. Vous n'arriverez jamais à le prouver, c'est purement et simplement impossible.

2) Que les six directions existent en dehors de l'univers tels qu'ils existent en son sein. Il ne peut être fait avec votre langage métaphysique aristotélicien et dans ce cas, vous êtes amené à parler d'un univers fini !

3) Qu'Allah n'a pas d'existence véritable et réelle en dehors de l'esprit humain, en dehors de l'univers. Chercher à réfuter cela, c'est sombrer dans l'athéisme !

4) Que si Allah existe en dehors de l'esprit humain et à l'extérieur de l'univers, Il doit être contenu par six directions. C'est impossible à réfuter à moins que vous arriviez à argumenter des points précédents.

5) Que les textes scripturaires (le Coran et la Sounna) et la saine nature (fitra) des êtres ne dirigent pas à dire que « Allah est au dessus de Sa création ». Même Al-Jouwayni (mort en 478 H ), une référence chez les ach'arites, ne le conteste pas, plutôt c'est ce qui la conduit au doute et à la confusion à la fin de sa vie.

6) Ou qu'il y ait des savants parmi les salafs (les Pieux prédécesseurs) d'avant 300 H, qui disaient qu'Allah n'est pas au dessus du Trône, ou qui a jugé que Allah n'est « ni dans l'univers, ni en dehors », une parole qui a été souvent dite par les mécréants dont comme Ibn Sina, alias Avicenne (mort en 429 H ).

Nous disons courage au jahmite qui chercherait à réfuter l'irréfutable ! Courage et courage !

La parole de l'imam At-Tahawi « « Les six directions ne L'incluent pas, ne Le contiennent pas, ne L'englobent pas, ne L'entourent pas , comme c'est le cas de toute chose créée » est une preuve décisive et définitive quant à l'affirmation de l'élévation (al-'oulouww) d'Allah puisqu'elle (la parole d'At-Tahawi) établit qu'Il (Allah) n'est pas contenu par la création car la notion des six directions n'existe que dans la création, ce qui établit qu'Il est sans équivoque en dehors de la création, séparée et distincte de la création, en dehors de l'enceinte des corps créés pour lesquels sont prévus les six directions étant à l'intérieur de la création.

3) L'imam At-Tahâwi affirme qu'Allah embrasse toute chose et est au dessus de toute Sa création et qu'Il n'a pas besoin du Trône (qui est une entité vraie et réelle qui est créée) ou tout ce qui est en dessous de celui-ci.


At-Tahâwi a dit :

والعرش والكرسي حق، وهو مستغن عن العرش وما دونه، محيط بكل شيء وفوقه

Et le Trône (al-'arch) et le Repose Pied (al-koursi) sont haqq (vrai, réel). Et Il (Allah) n'a pas besoin du Trône et tout ce qui est en dessous de lui (le Trône). Il embrasse tout et est au dessus (de tout).

Il y a un certain nombre de points à évoquer par rapport à ses propos :

1) Le Trône (al-'arch) est une entité réelle et une véritable création, et At-Tahâwi l'affirme en tant qu'opinion des Ahl As-Sounna (i.e. les sunnites) par consensus , par opposition aux jahmites, mou'tazilites et ach'arites en général, qui prétendent que c'est une métaphore et non une véritable entité réelle, créée.

2) At-Tahâwi nous fait part d'un point précis en mentionnant qu' Allah n'a pas besoin du Trône et de tout ce qui est en dessous de lui (le Trône), mais plutôt le Trône et ceux qui le portent (i.e. les Anges comme c'est établi dans le Coran) sont dans le besoin d'Allah, tout comme c'est par le pouvoir (qoudra) d'Allah qu'ils sont porteurs du Trône, de sorte qu'ils ont besoin de Lui. Et c'est pour cette raison que l'imam At-Tahâwi a spécifiquement mentionné qu’Allah est « moustaghni » (non dans le besoin) du Trône et de ce qui est en dessous de lui.

3) At-Tahawi a également établi qu'il n'y a que deux directions vraies et réelles dans la réalité, au-dessus et en-dessous, et qu'Allah est au dessus de Son Trône, et au dessus de Sa création et que toute la création est en dessous de Lui, le Trône et ce qui est en dessous, et rien ne L'englobe ou ne L'entoure. Et certains "englobé" par ces directions , et ces Jahmites ont besoin de vérifier qu’ils ne sont pas fous pour suggérer une telle chose, et cette revendication de leur part n'est pas quelque chose qui doit être réfuté- car ils ont juste vraiment besoin d'aller vérifier le sens du verbe « hawâ » .

4) At -Tahawi a dit qu'Allah embrasse toute chose et qu'Il est également au dessus de toute chose (i.e. de la création). Et ce fait d'embrasser (ihâta) se réfère au fait d'embrasser toute chose par Ses attributs, dans le sens qu'Allah embrasse toute la création par Sa science ('ilm), Son pouvoir (qoudra), Sa volonté (irâda), etc. Et de même, comme la création est extrêmement infime pour Allah comme Lui-même le dit :

Il n'ont pas estimé Allah comme Il devrait l'être alors qu'au Jour de la Résurrection, Il fera de la terre entière une poignée, et les cieux seront pliés dans sa [main] droite. Gloire à Lui! Il est au-dessus de ce qu'ils Lui associent. (sourate 39 - verset 67)

Et tel que rapporté par Abou Hourayra, et que l'on trouve dans les deux recueil de hadith d'Al-Boukhâri et Mouslim, le Messager d'Allah - paix et bénédiction d'Allah soit sur lui - a dit :

« Le Jour de la Résurrection, Allah saisira la terre entière dans Sa main, et tous les cieux dans Sa main droite, et ensuite Il dira : « Je suis le Roi, où sont les rois de la terre? ». »
Et comme il est expliqué par Ibn 'Abbas, qu'Allah l'agrée, est rapporté de lui par At-Tabari et d'autres :

« Les sept cieux et les sept terres et ce qui est en eux et entre eux ne sont dans la main de Tout- Miséricordieux que comme un grain de moutarde dans la main de l'un d'entre vous. »

Donc, dans cette perspective, Allah embrasse la création. Et quant à ces « injustes » (dhâlimoûn) qui supposent qu'Allah embrasse la création de la même manière qu'une sphère contenant un autre, alors ils sont sur une « croyance corrompu » et ils n'ont pas estimé leur Seigneur comme il se doit et à sa juste valeur , comme cela a été dit par l'imam Ibn Taymiyya, qu'Allah lui fasse miséricorde dans son « recueil de fatwas» (majmou' al-fatâwâ), 6 / 545 -592.

Les ach'arites ne sont pas en mesure de donner une réponse solide et cohérente sur ce qu'ils pensent au sujet du Trône par opposition à ce que dit At-Tahâwi. Ainsi, certains d'entre eux prennent l'approche des jahmites et des mou'tazilites, et certains d'entre eux disent que le Trône est en fait la « royauté» (al-moulk) ou encore la domination d'Allah, et d'autres disent que c'est seulement une métaphore qui a été donné à des fins
d'illustration, mais, il n'existe pas vraiment et ainsi d'autres choses de ce genre. Alors, comment peut-on dire que les ach'arites sont sur la croyance d'At-Tahâwi, alors qu'ils jouent avec les jouets des jahmites (al-jahmiyya) et des mou'tazilites (al-mou'tazila) ?

4) Vider les poches des jahmites des biens qu'ils ont volé, et les envoyer à la maison avec les mains vides

Enfin, At-Tahawi dit aussi (immédiatement après la dernière partie de sa parole cité ci-dessus) :

وقد أعجز عن الإحاطة خلقه

« Et Il a réduit à l'impuissance Sa création quant au fait de Le contenir (englober) »
Cela signifie qu'il est impossible pour Sa création de Le contenir (englober) dans cette vie ou dans l'autre. Et cela signifie qu'ils ne peuvent pas Le contenir dans Sa science dans cette vie, car ils ne connaissent de Lui que ce qu'Il leur a seulement révélé. Et ils ne peuvent pas Le contenir avec leurs visions dans l'au-delà (quand les croyants Le verront), car ils Le verront, mais ne peuvent pas Le contenir dans leurs visions.

Et dans cette parole d'At-Tahâwi, il y a une indication quant au fait que les six directions ne peuvent pas Le contenir (i.e. englober) non plus, comme il a été expliqué auparavant, puisque les six directions sont des notions ne pouvant exister qu'au au sein de l'univers, et étant que cela est vrai, alors Allah est au dessus de Son Trône , au dessus de Sa création, sans besoin de ces derniers, et c'est plutôt eu qui sont dans le besoin de Lui, et il est impossible pour la création de Le contenir que ce soit au niveau du savoir ou dans le sens de ce que disent les dialecticiens (ahl al-kalâm) en termes de « jiha » (direction) et « makân » (lieu), parce que tout cela est en dessous de Lui, et Il est au dessus de toute chose, et l'imam At-Tahâwi dit qu'il n'y a que deux directions vraies et réelles en ce qui concerne Allah et à Sa création : au dessus et en dessous.

En conclusion :

Lorsque l'imam At-Tahâwi affirme que le Trône est haqq (vrai et réel), en affirmant qu' Allah « n'est pas dans le besoin du Trône et de tout ce qui est en dessous de Lui » et qu'Allah « englobe tout et est au dessus de tout » , tout en ayant déjà déclaré que les « les six directions ne peuvent pas Le contenir », mais plutôt qu'Allah est celui qui englobe tout (de la manière décrite ci-dessus), il y a là une preuve manifeste que cet imam (i.e. At-Tahawi) est sur ce que ses Pieux prédécesseurs (as-salaf as-sâlih) étaient, à savoir qu'Allah Lui-même est au dessus de l'entité vraie, réelle et créée , le Trône, et sans être en besoin ce celui ci ou ce qui est en dessous de lui (le Trône). Donc, ici, nous avons vidé les poches des jahmites et nous avons constaté qu'ils ont volé une partie des déclarations d'At-Tahâwi qui ne lui appartiennent pas vraiment. Pourquoi en est-il ainsi ?

Il en est ainsi parce que l'imam At-Tahawi ne croit pas en ces points suivants :

1) Affirmer que le Coran est constitués de lettres qu'Allah a prononcé signifie qu'il est soumis aux accidents (hawâdith) et est donc un jism (corps),

2) Qu’Allah a parlé à Moïse implique nécessairement qu'Il est soumis aux accidents et est donc un jism (corps),

3) Qu'Allah a pris Abraham comme son ami intime (al-khalîl) signifie qu'Il est soumis aux accidents (hawâdith) et aux attributs accessoires (a'râdh), et est donc un corps (jism),

4) Que le Coran récité est le discours créé de l'homme traduisant l'expression de la parole interne d'Allah (kalâm nafsî).

Et tout cela prouve que l'imam At-Tahawi n'est pas sur le credo de ces dialecticiens (moutakallimin), jahmites, mou'tazilite, koullâbites et ach'arites . Il est innocent d'eux il innocent d'eux. Mais ces personnes ont trouvé un langage généralisée et ambiguë dans la croyance d'At-Tahawi dont ils se servaient et se servent toujours pour appuyer leur croyance fondée sur « al-jawhar wa al-'arâdh » ou encore « houdoûth al-a'râdh fî al-ajsâm ».

Les jahmites (al-jahmiyya) ont donc détourné le sens voulu des propos de l'imam At-Tahawi en ce qui concerne les six directions.

Finalement, est-il plausible d'affirmer que l'imam At-Tahâwi était sur autre chose que l'ensemble Pieux prédécesseurs ? Si ils répondent par l'affirmative, ils auront alors calomnié l'imam et si ils disent non, alors auront annulé leur croyance jahmite. Et comment peut-il en être ainsi alors qu'environ cent ans avant la naissance d'At-Tahawi, Ayyoub As-Sakhtiyâni (mort en. 131H ) a exposé la croyance hérétique des jahmites parce qu'ils ont tenté de dire qu'Allah n'est pas au dessus des cieux, et il a été suivi en cela par de nombreux imams des salaf qui sont venus après lui , comment peut-on affirmer que l'imam At-Tahawi a été sur un autre croyance que ceux de ces grands imams sunnites ?

Notez bien que lorsqu'At-Tahawi a utilisé ce langage ambigu, qui a conduit l'ensemble des jahmites à affluer vers son livre de profession de foi, en faisant de ce derniers un pilier et un soutien plaidant pour le dine des jahmites en affirmant que si Allah est décrit avec ce qu'ils jugent être des attributs accessoires (a'râdh) impliquant (l'existence d') un corps (jism) - en conformité avec leur preuve dite du « houdoûth al-ajsâm » -, At-Tahâwi est innocent des ahl al-kalâm (dialecticiens, les adeptes de la théologie spéculative). Une preuve encore irréfutable de ceci est la parole de l'imam At-Tahawi concernant question du Coran. En effet, les jahmites, mou'tazilites et ach'arites soutiennent tous que le Coran que nous avons, que nous récitons et mémorisons est créé, et ils disent cela afin de ne pas falsifier leur preuve de « houdooth al-ajsâm », parce que si le Coran est la véritableùent et réellement la parole (kalâm) d'Allah, cela signifie qu'Allah est soumis à des accidents et des événements (hawâdith) et doit donc être un corps.

L'imam At-Tahawi détruit avec ses paroles la croyance jahmite, mou'tazilite et ach'arite. En effet la base commune toutes sectes hérétiques et impies, qui sont bercés dans la dialectique , est le fait d'affirmer qu' Allah ne fait pas d'actions liées à Sa volonté (irâda) - ce qui constitue, selon eux, les « houloul al-hawâdith » , c'est-à-dire des événements (des accidents) qui peuvent se produire que dans les corps créés. Voilà donc pourquoi nous voyons ces acharites affluer vers le livre d'At-Tahawi dans le but de tenter d'expliquer son credo sur le Coran dans le style et la manière des jahmites et mou'tazilites qui disent que ce Coran que nous avons, en notre possession, dans ses lettres et motss, récité, entendu et mémorisé, est créé.

Lorsque l'on se penche en détail sur la croyance d'At-Tahâwi, en mettant de côté le fait que cet imam avait utilisé un langage ambigu et général , inconnu des salaf - alors on constate qu'il y a une réfutation décisive de la religion des jahmites, mou'tazilite et ach'arite.

Annexe (extrait de « La Tahawiya », éditions Sabil, 2008 G, pages 111 et 112)

Concernant la parole de l'imam At-Tahawi « Il (Allah) est exempt de toutes délimitations, de réductions, d'éléments, de membres et d'organes propres aux humains), à la différence de l'ensemble des créatures. À la différence de l'ensemble des créatures, les six directions ne le contiennent pas », Le grand savant hanafite Ibn Abi Al-'izz, qu'Allah lui fasse miséricorde, dit en guise de commentaire :

« Pour les commentateurs, la formulation employée par l'imam At-Tahawi est quelque peu ambiguë, ce qui peut prêter à confusion. L'auteur a employé une terminologie appartenant à la discipline de la théologie spéculative (science du kalâm). Le discours des théologiens spéculateurs peut comporter le vrai comme le faux. Lorsqu'il s'agit de parler d'Allah, il est recommandé d'éviter ce genre de discours et de se référer au Coran et à la sunna.

Cela étant dit, ce qu'il faut comprendre dans les propos de l'imam At-Tahawi et qui est le côté apparent du propos, c'est qu'Allah ne peut pas être entouré, cerné, limité ou réduit dans l'une des choses existantes, qu'Allah possède les attributs comme le visage, les deux mains,les deux yeux, mais que ses attributs ne sont, en aucun cas, comparables à ceux des êtres humains.

Le côté faux qui peut être supposé dans ce genre de discours, est qu'Allah ne serait pas élevé au dessus de sa création, ceci ne peut être valable, car dire qu'Allah n'est pas au dessus de ses créatures, c'est un attribut pour le genre inexistant (sifât ma'dum) ou encore un attribut pour le genre impossible (sifât mumtani') Cela peut supposer également qu'il ne possède pas les attributs que sont le visage, les deux mains et les deux yeux. Une telle supposition serait une hérésie et une négation de la parole d'Allah. »

Et Allah demeure le plus savant

Admin
Admin

Messages : 186
Date d'inscription : 11/09/2012

https://jesuismonotheiste.lebonforum.com

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum